Samedi 21 mars 2020
La recette pétrolière de janvier/février n’a rien à voir avec la pandémie
Il faut reconnaître que le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas manqué d’orienter son staff de gouvernance, notamment ses ministres depuis la confirmation de la propagation de coronavirus dans notre pays.
A chaque fois, il fustige (01) « les voix défaitistes », incite les départements ministériels non seulement de dire la vérité mais « lutter quotidiennement contre les campagnes de désinformation, par la diffusion de données scientifiques de manière intégrale sur l’évolution de la propagation de la pandémie, en y associant des spécialistes et des experts dans l’opération de sensibilisation, afin de rassurer les citoyens et de les inciter à respecter les mesures de prévention ».
Il faut relever toutefois que le ministre de l’Energie semble lui dans ses sorties déroger à cette règle de conduite. Ainsi reportent plusieurs journaux dont l’APS (02) Mohamed Arkab, l’actuel ministre de l’Energie dans l’entretien qu’il a accordé à la télévision national, avait déclaré qu’a l’instar de tous les pays qui avaient été impactés par la pandémie coronavirus (Covid-19), l’Algérie en citant les rapports qui lui sont parvenus, a perdu un milliard de dollars par rapport aux prévisions des recettes générées par les hydrocarbures.
Il précise, qu’outre les répercussions du Covid-19 sur l’économie mondiale et la contraction de la demande sur le pétrole qui en est suivie, accompagnées d’une chute des prix du brut brent près de 25 dollars le baril, les recettes de l’Algérie des hydrocarbures ont également reculé, a soutenu le ministre, en raison de la baisse de la demande européenne sur le gaz naturel algérien.
Dans un autre journal, on y lit carrément (03) « les recettes de l’Algérie, générées par les hydrocarbures, ont atteint jusqu’à fin février 5 milliards de dollars contrairement aux prévisions projetaient soit 6 milliards de dollars on en déduit un manque à gagner de 1 milliard de dollars dans les caisses de l’Etat ». Hallucinant !
Pourquoi imputer ce manque à gagner à la pandémie est fallacieux
La courbe historique de l’évolution des prix du baril de pétrole de la catégorie du Brent, proche du brut Algérien donne(04) un prix moyen de 59,44 dollars le baril durant la période allant du premier janvier au 29 février 2020 avec un point haut atteint le 8 janvier à 71,75 dollars le baril et le plus bas 28 février 2020 à 50,05 dollars le baril.
L’OPEP, dans ses deux rapports de janvier et février, établis sur la base d’une communication directe, ont coté le brut algérien, le Sahara Blend au mois de janvier, à 65,28 dollars le baril et celui de février 57,91 dollars le baril. Bien qu’il subsiste une légère confusion entre la destination de ce manque à gagner comme chiffre d’affaire de Sonatrach ou une recette fiscale qui devra rentrer au Trésor public pour laquelle la prévision a été projetée sur la base d’un baril à 50 dollars, or il en a largement dépassé ce niveau.
La cause est donc ailleurs que cette pandémie dans laquelle, on tente de l’utiliser comme alibi, probablement pour éviter de parler des motifs sérieux d’un manque de volume qui pourrait être un problème tout à fait technique qui se poserait aujourd’hui ou après la propagation du coronavirus ? Surtout que les Italiens, avec tout ce qui se passe chez eux comme ravages de cette pandémie, continuent de créer à l’effondrement du gaz algérien dans leurs prévisions du mois de mars 2020 (05).
R. R.
Notes
(03)-https://www.dzairdaily.com/algerie-baisse-petrole-recettes-hydrocarbures-5-milliards-dollars-2020/
(04)- https://fr.investing.com/commodities/brent-oil-historical-data
