Le premier ministre Justin Trudeau poursuivra son mandat, mais avec un gouvernement minoritaire.

Après 40 jours d’une campagne électorale dominée par des débats sur les changements climatiques, d’économie et de finances, d’environnement et d’énergie, d’identité, d’éthique et de gouvernance, de politique étrangère et d’immigration et, finalement, de services aux citoyens, les Canadiennes et les Canadiens ont choisi un gouvernement minoritaire qui sera dirigé par Justin Trudeau du Parti Libéral avec un score de 158 députés sur 338. 

Une victoire différente de la précédente élection où il sort majoritaire malgré l’appui  offert de l’ex-président américain Barack Obama au chef libéral Justin Trudeau. «Je suis fier d’avoir travaillé avec Justin Trudeau en tant que président», a-t-il écrit dans un tweet. Il poursuit : «C’est un leader travaillant, efficace, qui s’attaque à des enjeux importants comme les changements climatiques»,  « J’espère que nos voisins au nord vont l’appuyer ». 

Beaucoup d’observateurs ainsi que les opposants  voient en cet appui qu’une forme d’ingérence dans la politique interne des Canadiens.

Sinon, ils étaient six partis en lice pour diriger un gouvernement parlementaire qui sera composé de 338 députés. 

Le Parti Conservateur d’Andrew Scheer qui a été coude à coude dans les sondages avec le PLC n’a pas réussi à déloger ce dernier avec 120 élus. Toutefois il est en route  pour diriger l’opposition officielle. 

Pour les indépendantistes du Québec, le Bloc Québécois a fait basculer les résultats avec ces 32 sièges en défaveur pour le NPD, PC et le PLC.  Classé en deuxième dans la province où il s’est implanté exclusivement, c’est un grand progrès par rapport à celle de 2015, une avancée significative pour espérer qu’un jour le Québec se détachera du reste du Canada. Avec ce score, l’idée d’arracher un referendum pour les souverainistes entamera son chemin.  

Le grand perdant de cette élection est le Nouveau Parti démocratique (NPD) dirigé par Jagmeet Singh. Toute une régression avec uniquement 24 députés sur l’ensemble du Canada, un résultat décevant qui poussera sûrement les militants à réfléchir sur l’avenir du parti et son chef.   

Et en dernier le Parti Vert du Canada (PVC) qui a gagné légèrement en popularité en élisant 3 députés. Avec l’enjeu de l’environnement,  la chef Elizabeth Maya a su capter pendant la campagne électorale les inquiétudes des Canadiens sur les projets entamés par Justin Trudeau sur l’exploitation et l’extraction des sables bitumineux.   

Sans surprise le Parti Populaire du Canada (PPC) de Maxime Bernier, un dissident du PCC, sera absent dans la future chambre des communes. Considérée comme une structure politique aux idées nationalistes et voir de l’extrême droite, les canadiens ont exprimé leur désaveu en refusant de voter sur lui, c’est-à-dire il n’est pas le bien venu dans une société aux valeurs hautement humaines.

Tout de même, dans cette élection, il y a eu un seul indépendant qui a gagné une circonscription.

Cependant, gouverner en minorité, sans doute, c’est une occasion pour les querelles et les tractations entre les députés. C’est un vrai casse-tête qui attend la classe politique du pays de l’érable car elle sera obligée de faire des efforts et voir des concessions pour une cohabitation dans l’intérêt  du citoyen.