22 avril 2025
spot_img
Accueil Blog Page 230

Législatives : la France plonge dans la plus grande « confusion »

0
Le Nouveau Front Populaire
Le Nouveau front populaire au prise avec le pouvoir présidentiel.

La « clarification » promise par le président Emmanuel Macron après la dissolution surprise de l’Assemblée a accouché d’un hémicycle fragmenté en trois blocs, plongeant le pays dans la plus grande « confusion », selon la presse.

« +La clarification+ qu’il appelait de ses vœux précipite la France, et sans doute pour longtemps, dans la plus grande confusion », relève Alexis Brézet dans Le Figaro.

Même constat pour Nicolas Charbonneau dans Le Parisien: « Emmanuel Macron avait promis une clarification, il faudra patienter! La situation est plus nébuleuse et confuse encore à l’issue de ces élections législatives (…) Perplexes devant des résultats dont ils comprennent qu’ils rendent l’Assemblée ingouvernable, les Français ont bien du mal à voir vers quoi on se dirige », poursuit-il.

Le 9 juin, « le coup de tête du Président, touché par le résultat des européennes, entraîne le pays dans une période d’instabilité. Aucun parti ne domine. Personne ne pourra appliquer son programme. Qui pour gouverner ce gloubi-boulga? », s’interroge Aurélien Viers dans La Provence.

Dans Midi Libre, Olivier Biscaye insiste: « On voit mal comment la grande coalition, certes contre-nature à bien des égards, pourrait se construire ». Pour lui, « la tentative de clarification du président de la République ouvre essentiellement la voie à l’instabilité chronique et aux incertitudes ».

Plus que jamais, le « flou persiste sur les alliances à venir et le futur Premier ministre », souligne la Voix du Nord, qui titre à la Une « La gauche devant: et maintenant? ».

« Sursaut républicain »

Alors qu’un épais brouillard s’installe sur la France au lendemain des législatives anticipées, de nombreux éditorialistes se félicitent, à l’instar d’Olivier Biscaye dans le Midi Libre, de « la gifle infligée au Rassemblement national arrivé troisième et qui ne gouvernera pas le pays ».

« Merci qui? Merci le front républicain! », s’exclame ainsi Paul Quinio dans Libération.

« Décidé très rapidement par la gauche le 30 juin au soir, le gros des troupes de la majorité présidentielle embrayant dans son sillage, le front républicain que l’on disait moribond aura donc permis l’essentiel: barrer la route du pouvoir à l’extrême droite », souligne-t-il.

« Le Rassemblement national ne doit pas accéder au pouvoir. C’est le message transmis par une forte majorité de Français lors du second tour des élections législatives », renchérit Jean-Christophe Ploquin dans La Croix.

« Le sursaut républicain témoigne d’une France généreuse, qui ne cède pas à l’appel de la peur. C’est avec elle et par elle que l’avenir doit être construit », estime-t-il.

« L’espoir renaît », titre à la Une le quotidien L’Humanité.

Mais l’Assemblée désormais recomposée, « l’heure de la reconstruction a sonné », écrit Eric Chol dans L’Express. « Il y a urgence, avant le rendez-vous présidentiel de 2027 ».

« De ce chaos pourrait naître une nouvelle manière de faire fonctionner la démocratie. Guillaume Apollinaire écrivait: +Perdre, mais perdre vraiment, peut laisser la place à la trouvaille+ », veut croire Aurélien Viers, dans La Provence.

AFP

Législatives en France : et maintenant, que faire ?

0
Nouveau front populaire
Grand soulagement au sein des militants du Nouveau front populaire.

Passées les surprises des résultats du scrutin législatif du dimanche 7 juillet, va venir le temps des leçons politiques à tirer de l’élection et des négociations pour la composition du nouveau gouvernement avec une assemblée fragmentée. 

Pour la gauche, le Nouveau Front populaire, arrivé en tête du scrutin avec 182 sièges, doit « gouverner », et appliquer le programme qu’il a porté devant les électeurs. Jean-Luc Mélenchon, pour LFI, le premier à prendre la parole dimanche soir, l’a rappelé, suivi par Marine Tondelier pour les Verts et par Olivier Faure pour les socialistes.

Les cadres et militants des partis du Nouveau front populaire ont fêté leur succès électoral séparément, symbole des relations compliquées au sein de la coalition, analyse Aurélien Devernoix, du service politique. La première étape pour le NFP c’est d’éviter l’implosion. Pourquoi et bien parce que les forces se sont rééquilibrées au sein de l’alliance. Quand la Nupes était composée à 50 % de députés LFI, ceux-ci ne sont plus qu’un gros tiers dans le Nouveau Front Populaire, talonnés par les socialistes. Il faut aussi prendre en compte les dissidents Insoumis, qui ne comptent plus siéger avec les mélenchonistes. « Il faut que l’on travaille sur la structuration » nous confiait hier soir une dirigeante écologiste, c’est à dire sur cet équilibre des forces avec une France Insoumise sans doute moins puissante, mais certainement pas moins exigeante.

Une première réunion a réuni dimanche soir Marine Tondelier, Olivier Faure, Manuel Bompard (le négociateur de LFI) et Fabien Roussel (PCF) pour « analyser » les résultats. « Le travail va continuer aujourd’hui, toute la journée, sans doute demain et les jours qui suivront », a indiqué Mme Tondelier qui invite le président à demander dès ce lundi « un nom de Premier ministre » à la coalition de gauche.

Il appartient au chef de l’État de nommer le Premier ministre et il est vraisemblable que dans un premier temps Emmanuel Macron demande à Gabriel Attal, qui doit démissionner ce lundi matin, de rester à Matignon pour expédier les affaires courantes… 

Le NFP ne dispose pas d’une majorité au Parlement. Le Premier ministre, qui a annoncé dimanche soir qu’il présenterait sa démission ce lundi matin, avait évoqué après les résultats la perspective d’une « assemblée plurielle » dans laquelle les forces politiques « républicaines » puissent travailler ensemble. Sur le papier, l’option d’une coalition est envisageable, analysait Valérie Gas, du service politique de RFI, mais dans la réalité politique, elle sera difficile à construire.

 Aucune « majorité absolue ne peut être conduite par les extrêmes » et « le centre de gravité du pouvoir sera désormais plus que jamais entre les mains du Parlement (et donc) de nos concitoyens », a ajouté le Premier ministre, Gabriel Attal.

Laisser la poussière retomber

Le chef de l’Etat a bien compris qu’il fallait attendre pour voir la poussière retomber. Y a-t-il un chemin pour une grande coalition gauche-droite, comme l’espérait son camp ? Peu probable au vu des déclarations d’Olivier Faure par exemple, qui ne veut pas d’une « coalition des contraires ». Mais d’éventuelles fractures au sein du NFP seront regardées avec attention du côté de l’Elysée, d’autant plus que des fissures étaient déjà là… d’ailleurs si l’alliance de gauche avait perdu comme le prédisaient les sondgaes, elle se serait sans doute dissoute.

La première question va être de déterminer si le NFP est prêt à s’ouvrir à d’autres forces, et notamment à l’aile gauche du camp présidentiel pour renforcer sa majorité relative… Les chefs du NFP vont en tout cas se consulter ces prochaines heures. Des négociations qui pourraient prendre du temps…

Grosse déception du côté du RN

Dimanche soir, à l’annonce des résultats, c’était la désillusion du côté du Rassemblement National, avec quelques larmes sur les visages, tant certains voyaient déjà Jordan Bardella à Matignon. Le RN et ses alliés « ciottistes » s’adjugent la troisième place, avec 143 sièges. Les sondages pourtant, c’était un signe avant-coureur, étaient de moins en moins favorables à mesure que le second tour se rapprochait.

Parmi les centaines d’adhérents présents hier soir dans un pavillon du Bois de Vincennes, beaucoup pestaient contre le Nouveau Front populaire, « alliance de pacotille » et le barrage républicain qui a coûté au RN des dizaines de sièges. Mais le parti devra aussi s’interroger sur sa stratégie d’entre-deux-tours : la polémique sur les binationaux ou encore les maladresses, voire les propos carrément racistes de certains candidats.

Des faits qui comptent quand dans certaines circonscriptions, le résultat s’est joué à quelques centaines de voix. Les cadres du RN devront en tirer des leçons. En attendant, Marine Le Pen répète que la France est désormais ingouvernable. Du carburant supplémentaire pour la présidentielle dans trois ans et on sait qu’elle est candidate.

« On prend acte et on va s’opposer, sans compromission, déclare ce lundi matin le porte-parole du RN Sébastien Chenu, on n’est pas là pour faire des tambouilles d’arrière cuisine, aller négocier dans le dos des Français des espèces d’alliances comme peut-être le PS rêve d’en faire une avec Renaissance en lâchant Mélenchon. On leur laisse tout ça ».

Le camp macroniste « n’est pas mort »

Les reports de voix du « front républicain » ont profité aux macronistes, qui dispose de 168 sièges, rétrogradés à la deuxième position à l’Assemblée nationale, derrière le Nouveau front populaire, mais devant le RN, et ils ont bien l’intention de participer à une future éventuelle coalition. 

Les macronistes présenteront des « conditions préalables à toute discussion»  en vue d’une majorité, a d’ailleurs assuré le secrétaire général du parti Stéphane Séjourné, élu député des Hauts-de-Seine. 

Pour le président du Modem François Bayrou, « personne n’a gagné », à l’issue de ces législatives, où les électeurs ont d’abord voté selon lui au second tour pour barrer la route au Rassemblement national.

Avec RFI

Elections législatives : Marie-Caroline Le Pen et les autres

0
Marie-Caroline Le Pen

Des chefs de parti, des anciens ministres, un ex-présidente de l’Assemblée nationale… et même un ancien président de la République. De nombreuses personnalités politiques s’étaient qualifiées pour le second tour des élections législatives anticipées, dimanche 7 juillet.

Alors que le Rassemblement national est arrivé en tête des suffrages au premier tour, de nombreux désistements de candidats de gauche ou de la majorité ont épargné à une majeure partie de ces personnalités des triangulaires. Ont-elles su tirer leur épingle du jeu et remporter ou conserver leur siège de député ? Qui est malgré tout éliminé ? Tour d’horizon des résultats.

Pour autant, le parti d’extrême droite se voyait déjà à Matignon. La preuve ? Comme l’a répété Jordan Bardella, son gouvernement était prêt à prendre la place de celui de Gabriel Attal. Sauf que la réalité des urnes a rattrapé les projections des cabinets de sondages.

Candidate dans son département du Calvados, l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne est parvenue à inverser la tendance, face au représentant du Rassemblement national, Nicolas Calbrix, qui la devançait de près de dix points dimanche 30 juin. Elle recueille 56,13% des suffrages exprimés, contre 43,87% pour son rival, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, donnés après le dépouillement de 98,95% des bulletins. Arrivé troisième, Noé Gauchard (NFP) avait annoncé sur France Bleu qu’il se retirait. « J’assume que nous allons sauver Madame Borne », avait affirmé le patron du PS, Olivier Faure, au soir du premier tour. 

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également échappé à la triangulaire grâce au désistement de la candidate de la gauche Leslie Mortreux. Il a finalement annoncé avoir remporté son fief de la 10e circonscription du Nord. Il a obtenu 61,37% des suffrages, devançant largement le candidat du Rassemblement national, Bastien Verbrugghe, qui a obtenu 38,63% des voix. L’ancien maire de Tourcoing était arrivé en tête du premier tour avec 36,03% des suffrages.

Eric Woerth, député sortant de la majorité en ballottage défavorable dans la 4e circonscription de l’Oise, est réélu avec 53,44% des voix, selon les résultats définitifs du ministère de l’Intérieur. Il l’emporte face au candidat RN Mathieu Grimpret qui était arrivé largement en tête avec 40,23% des voix au premier tour. « Il faut voter pour celui qui est le mieux placé pour empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir », avait lancé Eric Woerth sur franceinfo.

L’ex-président de la République François Hollande sort victorieux dans son fief de Corrèze, avec 43,10% des suffrages. L’ancien élu socialiste, qui avait créé la surprise en annonçant briguer un nouveau mandat de député dans la 1re circonscription du département, affrontait la candidate du Rassemblement national, Maïtey Pouget (31,69%), et le député LR sortant, Francis Dubois (25,21%), dans une triangulaire.

Dans la 1re circonscription de l’Aude, Philippe Poutou, en ballottage défavorable face à Christophe Barthès, n’a pas réussi à remonter la pente face au candidat du RN. L’ancien candidat à la présidentielle recueille 38,20% des suffrages contre 61,80% pour son concurrent d’extrême droite.

Dans la 1re circonscription de la Somme, le député insoumis François Ruffin a bénéficié du désistement d’Albane Branlant (Ensemble), pourtant qualifiée au second tour avec 22,68%. Il est élu avec 52,66 % des suffrages exprimés, face à la candidate du Rassemblement national Nathalie Ribeiro-Billet (47,34%). 

La sœur aînée de Marine Le Pen, Marie-Caroline Le Pen perd son pari dans la 4e circonscription de la Sarthe. Le parti l’avait parachutée dans cette circonscription proche du Mans pour lui permettre d’avoir enfin un siège de député. Sauf que les électeurs ont décidé autrement après une formidable mobilisation des forces de la gauche plurielle.

Marie Caroline Le Pen obtient 49,77% des suffrages derrière la députée sortante insoumise Elise Leboucher (50,23%), infirmière et femme engagée au niveau syndical avant de devenir députée. Arrivée troisième, la candidate d’Ensemble, Sylvie Casenave-Péré, s’était désistée dans l’entre-deux tours pour permettre de battre la soeur de Marine Le Pen.

Il avait manqué de quelques voix une réélection au premier tour. Jean-Philippe Tanguy l’emporte avec 57,48% des voix dans la 4e circonscription de la Somme face au candidat macroniste Anthony Gest (42,52%). Le député sortant d’extrême droite était arrivé largement en tête au premier tour avec 49,62%.

Avec Francetvinfo

Législatives en France : la gauche en tête, devant les macronistes et le RN

0
Législatives

Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des législatives ce dimanche 7 juillet. Les électeurs français étaient de nouveau appelés aux urnes pour élire leurs députés après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier.

Première conséquence de ce deuxième tour : le Premier ministre Gabriel Attal remettra sa démission lundi matin 8 juillet.

À 22h (heure de Paris), les dernières estimations des législatives en sièges sont : Nouveau Front populaire (177 à 192), Ensemble (152 à 158), Rassemblement national et alliés (138 à 145), Les Républicains/DVD (63 à 67), Divers gauche (14), UDI Divers centre (7), autres (9 à 10).

Le Premier ministre Gabriel Attal remettra sa démission lundi matin mais s’est dit prêt à rester à Matignon « aussi longtemps que le devoir l’exigera » dans le contexte des Jeux olympiques.

La participation au second tour s’élevait à 59,71% à 17h, un taux en très forte hausse par rapport aux 38,1% atteints à la même heure au deuxième tour des législatives de 2022. Elle était de 26,63 % à midi en France métropolitaine, en hausse de 7,5 points par rapport à 2022 (18,99 %). Un chiffre au plus haut depuis le scrutin de 1981.

Les Français avaient placé le Rassemblement national en tête lors du premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin. Le RN et ses alliés totalisaient 33,2% des voix, devant l’alliance des partis de gauche, le Nouveau Front populaire, avec 28% et la coalition présidentielle Ensemble qui récoltait 20% des suffrages. Les Républicains étaient arrivés en quatrième position avec 6,5%.

Au terme du premier tour, 76 députés sur 577 ont été élus. Il restait donc 501 députés à élire ce dimanche. 

Avec Rfi

Emmanuel Macron : seul !

6
Macron
Emmanuel Macron ne tient aucun cap sur la question palestinienne.

Emmanuel Macron, le monarque républicain, a pris une décision seul, il se retrouve maintenant seul. En son pouvoir souverain et sans partage, le roi avait joué la France en un coup de poker, il l’a fracassée.

Il voulait une majorité absolue, il a pulvérisé son parti. Il voulait la stabilité institutionnelle de son pouvoir, il se retrouve face à un risque de désordre encore pire qu’il ne l’était auparavant.

La France est passée à côté du désastre, le parti xénophobe n’a pas la majorité absolue tant espérée par lui. Mais je souhaiterais me prononcer avec une parole extérieure à la liesse des partisans et électeurs qui se sont mis en barrage pour contrer la peste noire de l’histoire.

Malgré cette première victoire, pour autant le combat n’est pas tout à fait gagné et la lourde responsabilité du Président Emmanuel Macron est toujours d’actualité à ce jour. Car le tremblement de terre qui n’a pas eu lieu risque à tout moment de surgir.

La porte a été fermée au loup mais il n’a pas fui, il est encore plus fort et attend son heure. Pourquoi un tel pessimisme, ou une réserve ? Car la joie qui s’exprime n’est en fait qu’un soulagement que le RN n’ait pas obtenu la majorité absolue. Elle n’a pas encore laissé place à la raison qui va lui remettre le regard sur la réalité.

Cet article ne veut pas lancer un froid et ternir la fête mais il faut revenir à cette réalité que le soulagement occulte pour le moment. Regardons les résultats avec les yeux de la raison et analysons le comment et le pourquoi un homme a tenté une telle folie.

Le Rassemblement National a perdu ?

Je n’ai peut-être pas compris l’arithmétique. Il avait 89 sièges et en attendant la confirmation définitive, il en aurait maintenant entre 113 et 148. Curieuse défaite.

Le camp présidentiel comptait 245 sièges, il se retrouve avec une estimation entre 157 et 174. Le Président a porté un coup fatal à ce qu’il restait encore de viable dans le parti qui l’avait porté au pouvoir. Le RN n’attendait que cela, c’est déjà un obstacle qui n’est plus sur son chemin pour la suite.

Quant au grand gagnant de ces élections, Le Nouveau Front Populaire, il engrange entre 178 et 205 députés. Le NFP, ce n’est pas celui dont les membres s’écharpent avec des noms d’oiseaux et qui se sont mis d’accord en quatre jours avec des tas de bisous ? Pourtant les longs gourdins cachés derrière leur dos sont visibles à un kilomètre. Un siècle de bagarre dans la gauche et quatre jours pour une réconciliation, ce n’est pas un mariage précipité ?

Le dernier mariage que la gauche avait célébré datait du début du règne de Mitterrand. Il avait fini rapidement par un divorce violent.

C’était une folie que cette dissolution que personne ne comprend. Comment pouvait-il concevoir qu’un peuple qui venait juste de s’exprimer se renierait en une poignée de semaines ?

Il a joué la France par un coup de poker, elle n’a pas été ruinée, a évité la catastrophe mais  hypothéqué ses chances dans un avenir incertain.

Une déraison incompréhensible

Il n’avait prévenu personne si ce n’est informer la Présidente de l’Assemblée Nationale et le Président du Sénat comme l’impose la constitution. Ils n’avaient aucun pouvoir de bloquer sa décision. De plus il ne les avait avertis que très tardivement, à vieille de sa décision.

Puis la colère de la classe politique comme de la population s’était manifestée dès l’annonce de d’une dissolution incomprise et dangereuse. Aucun espoir qu’elle ne cesse désormais.

Les électeurs ont réussi à rattraper son énorme bêtise mais le pourront-il  éternellement contre une force populiste qui enfle dans toute l’Europe. Peuvent-ils encore lui faire confiance ?

Commençons par décrire qui est l’homme de cette folie.

Jupiter redescend de l’Olympe

L’image du dieu mythologique et son règne absolu est assez classique et nous pouvons la reprendre à bon compte. C’est d’ailleurs le Président Emmanuel Macron lui-même qui souhaitait être un « Président jupitérien » dans un entretien en 2016 accordé au magazine Challenges au moment de sa conquête du pouvoir.

Ses deux prédécesseurs avaient eux aussi été poursuivis par une qualification qui collera à leur image. Nicolas Sarkozy avait été « l’hyper-président », celui qui avait théorisé qu’il  fallait « créer chaque jour un événement pour que chaque jour nécessite une intervention de la parole présidentielle ». Il était partout, se mêlant de tout et ne laissant aucun espace d’intervention à son gouvernement. C’est pourtant exactement ce que fera Emmanuel Macron.

Quant à François Hollande, il s’est qualifié lui-même de Président « normal » pour se démarquer de l’exubérance de son prédécesseur. Emmanuel Macron, son ministre de l’économie, avait vécu une normalité du Président qui avait provoqué la fronde de ses partisans et le harcèlement des journalistes qui ont fini par l’étouffer (en amplifiant le rejet populaire à son égard) jusqu’à son abandon d’une nouvelle candidature.

Il voulait se démarquer des deux autres Présidents mais il a créé une déclinaison commune en devenant  un «  hyper président anormal ».

Le syndrome du premier de la classe

La montée fulgurante d’un homme jeune et sa stupéfiante réussite en si peu de temps pour devenir Président de la république avait été jugée comme exceptionnelle. L’homme avait été salué dans son exploit et une route lui était désormais tracée.

Selon ses propres mots, il voulait « gouverner autrement », sortir du tunnel de la « vielle politique » et mettre fin aux blocages des partis politiques qu’il avait connus avec François Hollande face à la crise des « frondeurs » de son propre camp.

Il voulait intégrer la France dans le mouvement mondial de la « Start-up nation », redonner à la France sa capacité à s’ouvrir au monde, à créer les conditions de sa modernité et sortir du traditionnel combat historique et stérile entre la gauche et la droite.

Il voulait des « premiers de cordée », c’est-à-dire placer au sommet de la pyramide ceux qui ont la capacité de créer, d’innover et d’entraîner un « ruissellement vers le bas », c’est-à-dire au profit des autres.

Il avait cru que c’était l’excellence qui gouvernait le monde. Il avait oublié que si cette dernière était indispensable par le dynamisme d’une jeunesse diplômée et la compétence de hauts cadres, il fallait un projet politique qui crée les conditions d’adhésion et d’entrainement d’une société. Il avait cru qu’un pays se gouvernait comme une entreprise.

Le pouvoir et la solitude du Prince

Goethe affirmait que « la solitude est enfant du pouvoir » et Machiavel que « le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument » (Le Prince, 1513). 

Bien entendu, pour Emmanuel Macron on doit écarter la corruption dans le sens de l’appropriation matérielle illégale mais de celle de l’esprit.  

On peut également dire que la lourde responsabilité et les décisions quotidiennes importantes pour gérer les affaires de l’Etat nous rapprochent d’une seconde affirmation de Goethe « toute production importante est l’enfant de la solitude ».

On doit écarter l’image du pouvoir isolé dans le Palais de l’Elysée. « La république est dans ses meubles » disait Mitterrand lorsqu’il avait reçu des chefs d’état à Versailles. Tous les édifices prestigieux ont été la propriété de la noblesse de sang et d’argent, construits par le fruit du labeur et du talent du peuple.

Installer les hommes du pouvoir républicain et leurs administrations dans ces palais est la marque de la magnificence de l’Etat, donc celle du peuple.

Cependant on peut reprocher à tous les Présidents de la cinquième république d’être envoutés par la puissance qui les isole davantage. Tous les intimes et compagnons qui ont permis au Prince d’accéder au pouvoir ont vécu avec le temps son éloignement progressif et un enfermement dans sa certitude d’être la source de développement et de la protection du pays.

Et maintenant, que peut la solitude ?

Une remarque préalable, cet article est rédigé avant qu’une décision soit prise par Emmanuel Macron. Qu’importe, d’une part il est peu probable que la décision soit prise demain et par ailleurs, cela permet d’analyser toutes les options possibles dans une telle situation.

Une seconde dissolution ? La Constitution ne le lui permet pas avant un an.

La démission ?  Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne l’envisage pas. Et puis, c’est donner les clés de la Présidence de la république à Marine le Pen en considération du mode de scrutin.

Un gouvernement de techniciens ? Il le pourrait, comme en Italie, mais ce n’est pas la culture politique française. Certains prétendent que la seule exception fut le Premier ministre Raymond Barre mais ils ont oublié que celui-ci avait des ancrages politiques et une expérience d’élu, maire de longue date de la ville de Lyon, troisième métropole de France. Si l’image du technicien lui a collé à la peau c’est parce qu’il fut un grand professeur d’économie (le plus grand disait-on à cette époque).

La recherche d’une coalition majoritaire qui lui serait favorable ? À constater l’effort immense pour la gauche de construire le Front Populaire alors que les positions politiques de chacune des composantes sont aussi éloignées que les étoiles entre elles. La coalition ne tiendrait pas plus longtemps que les promesses du menteur. J’ai bien peur que la gauche ne s’enthousiasme trop tôt et commence sérieusement à retrouver le chemin de l’unité. Il est loin d’être atteint en cette soirée de victoire.

La nomination du leader du parti majoritaire ? L’usage le voudrait mais le plus gros parti en sièges est le Rassemblement National. Il faudrait alors comprendre le leader de la coalition majoritaire. Il aurait donc le choix, selon cet usage, entre Bardella et Mélanchon. Pour une vistoire stable et durable, j’ai connu plus stable.

Nommer un Premier ministre en dehors des partis majoritaires ? Dès la première motion de censure, il serait balayé comme une feuille au vent d’automne.

Utiliser tous les autres pouvoirs que lui confère la constitution ? Ils sont puissants mais il serait alors obligé de refuser tous les textes gouvernementaux ou du Rassemblement National. Le  blocage permanent est-il dans le rôle de la fonction, de son intérêt et de celui de la France pendant une année, avant la prochaine dissolution ?

En conclusion, donner les clés à un jeune premier de la classe qui n’avait aucun parcours politique (dans le sens du militantisme), aucun parti politique enraciné dans les territoires et aucun projet que celui du rêve chimérique de détruire l’existant, c’était assurément donner un gros jouet à un enfant gâté.

Il l’a fracassé.

Boumediene Sid Lakhdar

Législatives en France : le Nouveau Front populaire en tête

1
Estimation de la future Assemblée nationale

Le Nouveau Front populaire est, selon les premières estimations, en tête des législatives ce dimanche 7 juillet. Les électeurs français étaient de nouveau appelés aux urnes pour élire leurs députés après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier.

À 20h (heure de Paris), les premières estimations des législatives sont : Nouveau Front populaire (172 à 192), Ensemble (150 à 170), Rassemblement national et alliés (132 à 152), Les Républicains/DVD (57 à 67).

La participation au second tour s’élevait à 59,71% à 17h, un taux en très forte hausse par rapport aux 38,1% atteints à la même heure au deuxième tour des législatives de 2022. Elle était de 26,63 % à midi en France métropolitaine, en hausse de 7,5 points par rapport à 2022 (18,99 %). Un chiffre au plus haut depuis le scrutin de 1981.

Les Français avaient placé le Rassemblement national en tête lors du premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin. Le RN et ses alliés totalisaient 33,2% des voix, devant l’alliance des partis de gauche, le Nouveau Front populaire, avec 28% et la coalition présidentielle Ensemble qui récoltait 20% des suffrages. Les Républicains étaient arrivés en quatrième position avec 6,5%.

 Au terme du premier tour, 76 députés sur 577 ont été élus. Il restait donc 501 députés à élire ce dimanche. Sur les 76 députés élus, 39 sont issus des rangs du RN et de ses alliés, qui sont arrivés en tête dans plus d’une circonscription sur deux, et 31 étaient soutenus par le Nouveau Front populaire. Deux candidats d’Ensemble, deux du centre et un de LR ont également obtenu un siège dans l’hémicycle.

18h30 : L’ex-président socialiste François Hollande élu député

L’ex-président socialiste François Hollande, de retour en politique, a été élu au second tour des législatives en Corrèze malgré la poussée du RN dans ce département, selon des résultats quasi-définitifs transmis par la préfecture. Sur la base de 97% des bulletins dépouillés, l’ancien président, candidat sous les couleurs du Nouveau Front populaire est arrivé en tête dans la 1ere circonscription avec 43,29% des voix, devant la candidate RN Maïtey Pouget, deuxième avec 31,43% des voix, et le député sortant Francis Dubois (Les Républicains), arrivé troisième avec 25,28% des voix. Il ne reste plus suffisamment de bulletins à dépouiller pour que la situation puisse être renversée.

18h25 : Gérald Darmanin annonce sa réélection dans le Nord

Gérald Darmanin a annoncé dimanche sur X sa réélection dans sa circonscription de Tourcoing (Nord) au second tour des élections législatives anticipées. « Merci à tous les électeurs qui, après m’avoir placé en tête du premier tour, m’ont massivement réélu pour les représenter à l’Assemblée nationale. Je serai le député de tous les habitants de cette circonscription populaire et travailleuse », a écrit le ministre de l’Intérieur.

RFI

Amar Slimane abattu par un policier, Riposte internationale exige justice

25
Amar Slimane

Le jeune Amar Slimane, un Algérien originaire de Kabylie, a été abattu par un policier à bout portant. Riposte internationale appelle les autorités française à faire toute la lumière sur cet assassinat et alerte sur la multiplication des actes racistes.

Riposte internationale exprime sa profonde tristesse face à la mort tragique du jeune Amar Slimane, abattu par un policier hors service. Cette situation alarmante suscite de nombreuses interrogations dans un climat de plus en plus tendu et polarisé en France. 

Nous dénonçons le discours complaisant qui permet de telles tragédies et craignons qu’elles ne se reproduisent. Nous mesurons l’impact de cet événement sur les personnes impliquées et endeuillées, et insistons sur la nécessité pour la justice de faire toute la lumière sur ce drame, qui ne saurait être réduit à un simple fait divers.  

Riposte internationale présente ses condoléances à la famille d’Amar Slimane et leur assure de son soutien dans cette épreuve et dans la quête de vérité .

Riposte Internationale condamne le discours raciste et xénophobe relayé par certains médias, complices de la justification anticipée de tels drames. 

Nous réaffirmons, également, notre engagement pour les droits humains, notamment le droit fondamental à la vie, et rappelons qu’il est inacceptable que quiconque y mette fin, surtout ceux dépositaires de l’autorité. 

 Enfin, nous appelons les autorités françaises à assumer leurs responsabilités pour prévenir cette dérive menaçant l’équilibre de la République.

Paris le 07 juillet 2024 

Riposte Internationale

Pour le Bureau Fédéral

Ali Ait Djoudi

Nouveau raid israélien meurtrier sur une école de l’ONU à Gaza

1
Gaza

L’armée israélienne a mené samedi 6 juillet de nouvelles frappes meurtrières dans la bande de Gaza, dont l’une a provoqué la mort de 16 personnes dans une école abritant des déplacés selon le Hamas. Par ailleurs, au Liban voisin, un membre du Hezbollah a été tué dans une attaque de drone.

La folie meurtrière de l’armée israélienne continue dans la bande de Gaza.

Israël a indiqué que son aviation avait visé « plusieurs terroristes » dans le secteur de l’école al-Jaouni de Nousseirat (centre), gérée par l’ONU et abritant des déplacés. « Cet endroit servait de cachette et d’infrastructure opérationnelle à partir de laquelle des attaques étaient menées contre des soldats », justifie l’armée.

Mais la réalité est tout autre. Les corps d’enfants démembrés, brûlés vifs démontent la propagande de l’armée israélienne. Les insoutenables images relayées par de rares réseaux sociaux marqueront l’histoire des massacres que Tsahal commet dans l’enclave palestinienne.

Le gouvernement du Hamas annonce lui que 16 personnes ont été tuées dans une frappe israélienne sur cette école. Il fustige comme un « massacre odieux » la frappe sur cette école al-Jaouni, faisant aussi état de 50 blessées qui ont été transférés à l’hôpital. D’après lui, 7.000 déplacés se trouvaient dans l’école.

« Des éclats d’obus me sont parvenus quand j’étais dans une classe, les enfants ont été blessés », a témoigné auprès de l’AFP Samah Abou Amsha, à l’école. « Où devrions-nous aller ? Nos enfants sont morts de peur ». Plus tôt, les secouristes avaient fait état de 10 personnes tuées, dont trois journalistes locaux, par une frappe sur une maison du camp de Nousseirat. Un quatrième journaliste a été tué à Gaza-ville (nord), selon le bureau de presse du Hamas.

Pas de trêve donc tandis que  la guerre à Gaza entre ce dimanche dans son 10e mois. « Cela ne s’est pas arrêté depuis neuf mois… ce sont des bombardements incessants, rapporte Juliette Touma, responsable de la communication de l’Unrwa, jointe par Nicolas Rocca, du service international. Il y a un déplacement continu des populations.  Nous avons vu il y a quelque jours l’un des plus importants ordres d’évacuation émis par les autorités israéliennes depuis le début de la guerre et il devrait toucher plus d’un quart de million de personnes. D’autres frappes aériennes ont été signalées. L’un de nos entrepôts a été touché la nuit dernière, à cause de cela deux de nos collègues ont été tués. Mais cela devient la nouvelle norme à Gaza dans le sens où frappes aériennes se poursuivent, les bombardements continuent. Et c’est comme ça depuis ces neuf derniers mois… »

Sollicitée par l’AFP, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a indiqué ne pas disposer de toutes les informations dans l’immédiat sur cette dernière frappe israélienne mais précise que plus la moitié de ses infrastructures avaient été touchées depuis le début de la guerre. « Au moins 500 personnes abritées dans ces infrastructures ont en conséquence été tuées, dont de nombreuses femmes et de nombreux enfants », a indiqué un porte-parole à l’AFP. Les écoles de l’agence ont été plusieurs fois prises pour cibles, au motif selon Israël, qu’elles abritent des bases du Hamas. 

Selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, 38.098 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués depuis le début de la riposte israélienne au massacre du 7 octobre 2023.

Sofiane Ayache/AFP/RFI

Euro 2024 : les Bleus défieront l’Espagne en demi-finale

0
Equipe de France

L’équipe de France affrontera, mardi 9 juillet, l’Espagne en demi-finale de l’Euro 2024. Face à cette nation redoutable, les Bleus devront abattre leurs meilleures cartes.

L’équipe de France a connu le grand frisson, vendredi 5 juillet, lors d’une séance de tirs aux buts, avant la délivrance. 8 000 supporters étaient présents pour fêter la qualification de l’équipe de France en demi-finale de l’Euro 2024. Les Bleus feront face aux Espagnols, vainqueurs sur un but arraché en fin de prolongations. L’Espagne, la meilleure attaque de la compétition, affrontera donc la France, la meilleure défense.  

Les supporters français persuadés d’aller en finale

« On va jouer une grande nation, l’Espagne, qui je pense est la meilleure équipe de l’Euro depuis le début. Mais on va essayer d’aller au bout », a confié le joueur de l’équipe de France, Ousmane Dembélé, à l’issue de la rencontre. La France et l’Espagne, deux nations voisines, ne sont pas franchement amies lorsqu’il s’agit de football. Les supporters du camp français sont persuadés que la finale ne peut leur échapper… tout comme le camp espagnol, qui affiche une certaine sérénité. À Madrid (Espagne) et partout dans le pays, la qualification de l’équipe a fait la Une des journaux. 

Francetvinfo

Captatio benevolentiae ou l’art de crétiniser les masses…

0
Bardella.
Le danger RN

Je ne sais plus où je l’avais lu, mais je vous assure que c’est une vérité vraie : l’Agora des Athéniens n’a rien de novateur, et c’étaient les Berbères qui avaient inventé la démocratie. Oui, les Berbères comme moi, de chez moi, en Afrique du Nord.

Foutaise dites-vous ! Mais est-ce un drame si des Africains furent à l’origine de la démocratie ? L’exploit n’est pas exceptionnel, en tout cas : les Égyptiens, des Africains aussi comme eux et moi, furent  peut-être bien avant eux, à l’origine des pyramides ! Trêve de plaisanterie, « Tadjemâat », le conseil du village, n’en déplaise à tous les marchands de haine, fut ma foi aussi vieux que Agora et les pyramides et, dirais-je même, la plus vieille forme démocratique au monde.

Mais, chut, cela pourrait causer une sévère montée d’adrénaline à certains de nos amis européens ou occidentaux de l’extrême droite qui prendraient, sans l’ombre d’un doute, mes propos pour des carabistouilles d’un fou « tiersmondiste ».

J’éviterai donc ce sujet pour en prendre maintenant un autre, moins polémique, mais autrement plus important par les temps qui courent : « les origines du totalitarisme ». Attention, je ne fais là que copier le titre de Hannah Arendt, mais pour parler d’un autre drame : le drame de ce que l’on considère aujourd’hui comme des vieilles démocraties dans le Vieux continent. Bon, on ne sait plus qui a fait ce standard de classement et quel est le degré de sa compatibilité au prisme de la réalité! C’est un autre débat

Revenons à nos moutons : le totalitarisme ou comment naît-il en pleine démocratie ? En rhétorique, on parle de « captatio benevolentiae« , c’est-à-dire, en termes terre-à-terre : faire des discours aux phrasés emberlificotés, assez bien soignés et avec une certaine démagogie baratineuse, sans aucun lien avec la réalité, juste pour voler le cœur de son auditoire.

Bref, promettre monts et merveilles, afin qu’on ait les bonnes grâces de ceux qui nous écoutent, les galvaniser et les détourner en notre faveur, en suivant les règles démocratiques.

Dans captatio benevolentiae, la recette populiste est facile à trouver : on dégoupille à tout va la bouteille des clichés et des stéréotypes. L’ennemi à abattre : c’est l’autre, ce sont les autres, tous ces autres, immigrés ou réfugiés, venus voler le pain des nôtres, salir notre pays et prendre nos femmes.

Captatio benevolentiae, c’est la bible des démagogues, tant en démocratie qu’en temps de dictature. Les démagogues sont ceux qui parviennent à séduire dans l’opposition, et à décevoir, une fois au pouvoir, aux manettes du grand bateau.

Cela pourrait concerner, par exemple, aussi bien Hitler en Allemagne Nazie, Mussolini en Italie fasciste, Juan Peron en Argentine que  Jordan Bardella en cette France dite « démocratique ».

Conquérir le pouvoir avec de fausses promesses, « it’s a piece of cake » comme disent les Anglais, mais prendre le pouvoir et gérer les masses, c’est comme dans le mythe de Sisyphe : on fait remonter le rocher jusqu’au sommet de la montagne avant qu’il (le rocher) nous fasse descendre jusqu’en bas.

Cela dit, la rhétorique vaseuse en dehors du circuit du pouvoir va finir par se heurter à la réalité de l’exercice du pouvoir lui-même, et c’est là que les catastrophes surviennent. Les catastrophes, c’est la nazisme, c’est le fascisme, c’est le populisme, c’est la xénophobie, c’est la dictature et sui generis.

Les populistes-démagogues font usage du discours comme outil de persuasion avant qu’il ne se transforme, à l’épreuve du pouvoir, en arme de destruction massive. Les populistes ne savent exceller que dans le discours, et c’est là que se trouve le véritable problème : le danger réel qui pourrait échapper au contrôle des démocraties modernes…  

Kamal Guerroua

DERNIERS ARTICLES

LES PLUS LUS (48H)