16 mai 2024
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Les vrais et les faux propriétaires du FLN

TRIBUNE

Les vrais et les faux propriétaires du FLN

Le président du comité politique de l’Instance nationale de dialogue et de médiation (INDM), Ammar Belhimer, est docteur en droit. J’aurai cru peut-être, à son constat, s’il était sociologue de formation et neutre dans son comportement, surtout, en ce moment de diversions de la part du pouvoir.

Or, ce n’est pas le cas. Il divise vraisemblablement, la population algérienne selon les fantasmes de l’homme fort du moment. Pour lui, il y a trois courants. Le premier est formé de nationalistes, le deuxième est constitué d’islamistes et enfin, un troisième courant, lequel pour lui, est minoritaire, pour ne pas dire ‘charmadha’ ; cette expression utilisée par Ramsès II, le Pharaon qui défia Moïse et son peuple, et dernièrement par Gaïd Salah, victime de son ignorance des choses politiques. 

Effectivement, Monsieur Belhimeur, il y a trois courants. Mais, le premier est constitué de faux nationalistes, ayant squatté le pays par la terreur depuis 1962. Ils sont minoritaires, mais tellement riches par l’argent volé au peuple, et en dominant les médiats publics et privés, ils ont toujours réussi à faire croire aux gens qu’ils sont nombreux, nationalistes et que sans eux le pays va disparaître et ce serait même, la fin du monde.

Le deuxième courant est constitué plutôt de kawmadjyines, qui utilisent la religion à des fins Pan-arabiques. Ses partisans considèrent le pays comme un butin de guerre religieuse, et que le repas copieux doit durer jusqu’au jour du jugement dernier. Ce courant est constitué d’islamistes politiques à la solde d’Arabie Saoudite, d’Egypte et actuellement, des Emirats. Ces trois pays, jouent les leaderships, mais, sont tous, sous contrôle permanent de l’Occident, particulièrement la France, quand il s’agit de l’Algérie (chasse gardée en sous-main avec le groupe d’Oujda). Et enfin, le troisième courant qui est constitué de patriotes, qui aiment leur patrie, leur terre natale, l’authenticité  et les traditions.

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Le patriote est clairvoyant et prêt à s’adapter au nouveau monde, sans renoncer à son authenticité et sa religion non politique. Ce courant respire la liberté. Il est dépourvu de tout complexe idéologique et/ou psychopathologique. Ses partisans se disent qu’ils sont Algériens, et ne veulent être inféodés ni à l’Occident, ni à l’Orient. Un courant constitué de personnes patriotes qui ont souffert du pouvoir militaire, et veulent une Algérie nouvelle, civil, avec la loi au-dessus de tous ; où tout le monde vivra en paix, quelles que soient son ethnie, son idéologie, et ses tendances politiques. (Benflis ou Belaid Abdelaziz), (Mokri ou Mesdour) se placeraient aisément et successivement dans les deux premiers courants ; tout près du pouvoir, et Tabou, Belarbi, Bouchachi, Assoul, Boumala ; tous, dans le troisième, par leur ouverture d’esprit et surtout, par le fait qu’ils ont gagné l’estime de la population maintenant consciente. Et pour ne citer que ceux-là, des trois courants, puisqu’ils font tous l’actualité courtisanes pour certains, comme d’habitude, et politique pour les autres, comme d’habitude aussi. 

Historique du FLN/ALN et UGTA 

Six Hommes (Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M’hidi, Krim Belkacem, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Rabah Bitat) ont créé un Front pour libérer l’Algérie du colonialisme. Et en octobre de la même année, le CRUA créa l’ALN ; bras armé du front. Abane Ramdane et Issat Idir, ô combien, ils étaient aussi grands, quand l’un organise un congrès (en 1956), pour structurer la Révolution, et l’autre crée l’UGTA (1956), afin d’organiser et unifier les ouvriers algériens, au profit de la révolution. Et d’ailleurs, grâce aux décision issues du dit congrès et à l’action de l’organisation des travailleurs, dans son mouvement de grève à Alger en 1957 et la répression qui s’en est suivie, l’affaire algérienne a été désormais suivie sérieusement par l’ONU, et médiatisée dans les journaux les plus connus à l’époque, dans le monde. Ceux-là, sont les vrais propriétaires du Front de Libération. 

Ali Benflis, Belkhadem, Saidani, Ould Abbès, Bouchareb, Djemaï sont les six derniers responsables du parti FLN. Bouteflika, ô combien il aimait être considéré comme le Président d’honneur, sans avoir jamais tiré une seule balle contre l’ennemis au temps de guerre. Ce dernier nomma Gaïd Salah, comme chef d’Etat-Major en 2004, malgré la décision de sa mise en retraite par son chef hiérarchique (Mohamed Lamari), pendant que Benflis était au poste de Secrétaire Général du FLN. Ceux-là sont les faux propriétaires du Front de Libération nationale, mais les vrais usurpateurs.

L’assassinat de 127 jeunes, sans enregistrer ne serait-ce qu’une seule démission au niveau du gouvernement, en 2001, était le prélude à une dictature sans précédent. Et comme preuves, ni le premier ministre de l’époque (Benflis), ni le ministre de l’Intérieur (Nouredine Zerhouni), n’ont été jugés ou poussés du moins, à la démission, mais, bien au contraire.

Le premier s’est montré encore plus arrogant, en prenant la décision d’interdire Alger pour les Algériens, et toujours avec sa vieille ruse, il soutient Gaid Salah en 2019, dans sa décision de fermer Alger aux Algériens les vendredis, en émettant le vœu de se porter candidat aux élections dans des conditions d’Apartheid. Le deuxième a qualifié sa première victime (Massinissa), de voyou, ouvrant le bal à Belkhadem, de suggérer le bombardement d’une région qui a enfanté deux des six créateurs du FLN. Et pour rappel aussi, Bensalah était Président de l’APN.   

Le glas de la fin tragique de ce parti et de tous ses relais, a sonné le 16 février 2019 à Kherrata ; cette petite ville ayant marqué l’histoire de l’Algérie par le courage de ses Hommes, et puis, le 22 février 2019, c’est tout le peuple algérien par le ‘BBA’ (le Big bang algérien). Irouhou gaâ. Signe de la maturité d’une jeunesse, y compris celle de l’armée, qui n’en veulent plus, d’une génération aux commandes avec des comportements paternalistes, voire paranoïaques et/ou schizophréniques.  

Si le miracle se réalisera un jour, et que le FLN disparaîtrait de la vie politique du pays, le peuple, saura certainement imposer sa souveraineté, et faire face à l’arrogance de la France, de l’Egypte, de l’Arabie Saoudite et des Emirats, qui pensent encore, que l’Algérie est leur vache laitière, et un laboratoire d’essais des idéologies monarchistes du golfe, à la solde des Américains. 

Jamais, depuis 1962, ce noble Front n’a été aussi humilié, que durant le temps de Bouteflika. Régionalisme, népotisme, rapine, dilapidation et corruption. Tous les coups étaient permis, et La rupture de confiance entre le pouvoir et le peuple n’a jamais été aussi vérifiée. Et Confucius de son vivant, dirait certainement, que l’Algérie n’est plus une Nation ! D’où le terme, ‘Irouhou gaâ’.   

L’Algérie n’est jamais tombée aussi bas Monsieur Belhimeur ! Et en toute logique, la règle voudrait que les (six + deux) derniers, soient jugés immédiatement. Et c’est la moindre des choses, d’ailleurs, pour rendre hommage à nos Martyrs en générale, et en particuliers, aux ‘six + deux’ hommes d’Etats qui ont fait renaître tout un peuple de ses cendres. 

Triturer la constitution à trois reprises en vingt ans, rien que pour satisfaire un Ego, est un fait unique au monde. « Bouteflika une imposture algérienne », disait Benchicou. Ce dernier avait passé deux années en prison, et le temps nous montre aujourd’hui, qu’il avait raison, et devançait tout le monde par son courage. Et c’est ce qui arrive maintenant à Karim Tabou, Benlarbi et Boumala. 

Même l’ANP n’a pas échappé à la manipulation des derniers responsables de ce parti. Le chef d’Etat-major, n’avait-il pas envoyé ses félicitations à Saidani (CV : drabki) pour le féliciter, et à cautionner un cinquième mandat d’un despote (cadavre ambulant), tout en qualifiant les citoyens opposants (des millions), d’oisifs bernés à la solde de l’étranger, et que les partisans de la transition sont des traitres, des zouaves (!!), poussant l’outrecuidance et l’arrogance, jusqu’à jeter en prison, tout porteur de drapeaux, signifiant l’identité Algérienne, qu’est l’amazighité de la terre Nord-africaine. 

L’UGTA également, n’a pas échappé à la manipulation et l’imposture. Il suffisait à chaque fois, d’un coup de téléphone, pour que la machine UGTA, se mette en branle au service de la secte. Où était l’UGTA, quand le port d’Alger, la SNTA et Dounia-Parc ont été bradé ? Tout a été cédé par celui-là même, qui a été condamné par la cours suprême pour détournement de l’argent du peuple durant ses années d’or, en tant que ministre des affaires étrangères, sous le burnous de son recruteur en 1959 dans le Hammam à Oujda, en lui offrant le grade de Commandant, sans avoir géré auparavant un seul soldat, ou du moins, avoir tiré une seule balle contre l’ennemi.  

Larbi Ben M’hidi et Abane Ramdane, ont réussi à unifier les Algériens dans leur diversité et ont structurée la Révolution. Primauté du politique sur le militaire et de l’intérieur sur l’extérieur. Deux Hommes de valeur qui ne voulaient être inféodés ni aux (USA, URSS, Grand Bretagne, France), ni à l’Egypte pan-arabique d’Abdelnasser, et de son bras droit des renseignements Fethi Dhib (marié à une Française). 

Dans le livre de ce dernier, intitulé (Abdel Nasser et la révolution Algérienne, Edition l’Harmattan, Paris, 1985. Réédition SaïhiI), l’auteur a décrit avec fierté l’ingérence de son pays dans les affaires algériennes, confirmant clairement, par ses écrits, la complicité de certains responsables de l’Armée des frontières dans le premier assassinat politique en Algérie. 

Celui-ci a semé la zizanie, le régionalisme et le racisme même, entre Berbérophones et Arabophones du FLN/ALN. J’invite les lecteurs à lire le livre, pour comprendre, que l’élimination de Ben M’hidi et de  Abane Ramdane était programmée par les paranoïaques d’Egypte (lire en pages 237, 339 et 372 et 381). 

En 1962, l’Armée des frontières prend Alger, à la manière des conquérants, balayant sur son passage toute résistance. Les deux Wilayas historiques (Wilaya III et Wilaya IV), qui avaient résisté, ont été écrasées. En 1963, et après de vaines tentatives de Ferhat Abbas, de Boudiaf et de Hocine Aït Ahmed en tant que députés, pour convaincre l’Armée des frontières pour une ‘Constituante’, la réponse était la répression. Et en 1963, 400 personnes du FFS furent massacrées, dont des officiers de l’ALN. 

Pour rappel/Information  

Abane Ramdane, Mohamed Boudiaf, le colonel Chaâbani, Mohamed Khider, Krim Belkacem, Ali Mecili ont été tous assassinés. Hocine Aït Ahmed, condamné à mort, emprisonné, puis évadé de la prison. Lakhdar Bouragaâ emprisonné à l’âge de 87 ans le 30 juin 2019. 

En conclusion

La conspiration ayant causée le malheur de l’Algérie a été planifié par Djamel Abdel Nasser et son bras droit Fethi Dib, avec la complicité du général De Gaulle. Ces conspirateurs ont semi la haine entre les révolutionnaires algériens durant la révolution, allant jusqu’à provoquer la confiscation des armes aux niveaux des frontières, et de priver ainsi, les troupes à l’intérieur d’en user contre l’ennemi. L’idée était diabolique et malsaine, car, si d’une part, cela était programmé pour affaiblir et pourquoi-pas, anéantir toute résistance à l’intérieur, d’autre part, c’était pour cumuler les armes et munition pour confisquer l’indépendance au peuple, qui s’avérait imminente. 

Nous sommes en 2019. Un Front de Libération du Peuple (FLP) vient d’être créé par la force des choses, comme en 1954. Les opportunistes, fossoyeurs de l’Histoire doivent chercher une porte de sortie, et négocier leur départ définitif du pouvoir, au lieu d’organiser un simulacre avec des candidats, auxquels ne manquaient que Bouteflika. De jeunes loups intelligents, armés de nationalisme, compétents et pleins d’énergie ont poussé partout en Algérie, comme du blé. Ce sont nos Enfants. Et Dieu merci que la civilisation a créé l’Internet, que ces derniers maîtrisent bien.

Jeunes loups : reprenez le pays intelligemment. Il est à vous ! Ne le laissez pas à ceux qui ont confisqué l’indépendance au peuple par la ruse. Placez le meilleur de vous-même comme Président, sans regarder de quelle région il est. Un Homme d’Etat pense aux futures générations, et non pa quelqu’un qui se prend pour l’Etat. Vous êtes notre fierté, n’en déplaise à ceux qui vous traitent de ‘hizb França’ ou de ‘Cherdhouma’. Les chiens aboient et la caravane passe…

Sachez que les généraux et les jeunes officiers portugais ont mis fin à la dictature en 1974. Ils avaient installé un gouvernement civil au bout de deux années seulement, ils ont mis fin aux guerres coloniales de leur pays en Afrique. Leurs noms sont inscrits au panthéon de l’histoire de leur pays, qui s’est développé à une vitesse inouïe, et intégré les standards des pays européens du nord. 

Sachez aussi, que de l’autre côté, les généraux argentins et chiliens qui avaient instauré une dictature de fer avec des dizaines de milliers de morts et de disparus, ont fini leur vie dans les prisons après des procès humiliants.

Ce qu’il faut. C’est la citoyenneté et de rester unis dans nos diversités. Cela suppose la justice équitable, l’ordre et la discipline, pour créer des institutions fortes et crédibles avant les élections.

Usez de votre fraîche intelligence contre la ruse des vieillards encore ambitieux, qui veulent imposer leur agenda, rien que pour faire durer leur plaisir.

L’horloge politique de ces derniers correspond à celle des années soixante-dix, et ne sont pas encore saisis par le vertige du progrès. Le pays ne se résume pour eux, qu’à leurs familles, et les lèches-bottes sans dignité aucune, sinon, à un butin de guerre contre le peuple.

Les marches de chaque Mardi est le signe d’une prise de conscience de nos étudiants, et celles des vendredis, sont celle d’un peuple conscient et prêt pour le sacrifice. Dieu est avec nous jusqu’à ce que ‘irouhou gaâ’. Et le salut de l’Algérie passe inévitablement par la dissolution du FLN, du RND de l’UGTA, de l’élimination définitif du Ministère des vrais/faux Moudjahidine et le rajeunissement de l’Etat-major de l’Armée. ‘Madaniya machi askariya’ !!  

Auteur
Madjid Akkouche (retraité)

 




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