4 mai 2024
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Un gouvernement d’union nationale avec qui et pour faire quoi ?

DECRYPTAGE

Un gouvernement d’union nationale avec qui et pour faire quoi ?

L’Algérie nécessite bien plus qu’un ravalement de façade.

Un gouvernement d’union nationale aurait-il un quelconque gain politique ? Un tel gouvernement serait-il capable de trouver des solutions à la crise politique et à la débâcle économique en cours ?

L’actuel gouvernement brille par sa démesure (plus de 40 ministres) et sa pitoyable indigence. Peut-on espérer qu’une union nationale soit le gage d’une efficacité de l’économie ?

Le seul gage de réussite d’un gouvernement aujourd’hui sera essentiellement économique. Il ne saura en trouver que s’il se fixe un cap, se dote d’un mode opératoire et d’une feuille de route. Ce qui doit l’animer c’est le pragmatisme et l’ambition d’atteindre des buts.

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Encore faut-il concevoir une vision de son devenir. Il est impératif de se débarrasser immédiatement des réflexes administratifs et bureaucratiques qui sont la pire des entraves à l’initiative. La centralisation excessive est aussi une lourde entrave.

La réforme des institutions nécessite la délibération citoyenne et un impact sur les décisions économiques à court terme. C’est aux citoyens de définir leur mode de participation. Dépasser les clivages politiques nécessite une mobilisation citoyenne pour construire une vision collective. La jeunesse en quête d’emploi n’a que faire des bavardages idéologiques.

La relance économique ne se met pas en place avec des commissions, des agences, des observatoires, tout autant de structures bureaucratiques qui n’apportent ni visions, ni axes, car fonctionnant avec des caciques dont le logiciel date de quarante ans, sclérosés dans une gouvernance centralement administrée et bureaucratisée. Il s’agit de développer un plan d’action concret, budgétisé, avec des indicateurs et un échéancier. Et c’est seulement là qu’intervient la volonté politique

Les viols de la souveraineté ont produit des institutions fantoches. Les représentants du peuple sont des potiches qui applaudissent, et les médias n’exposent que les actions du pouvoir. Dissimulation et démagogie font que le pouvoir repose sur l’apparence du pouvoir, disait Machiavel.

Il y a tellement de mensonges nationaux, (famille révolutionnaire, justice pour tous, légitimité historique, compétence des institutions, élections propres et honnêtes, etc.). L’indécence en politique produit des valets ; et « nul n’est grand pour son valet de chambre » disait Hegel.

Dans les faits, la gouvernance est à la merci d’une administration incompétente, qui veut garder ses pouvoirs, gangrenée par la corruption, du clientélisme, des passe-droits, et l’arrogance pour un peuple jugé immature ; mais avec l’armée aux commandes. Il est crucial d’éviter un remake d’avant le Hirak, avec cette gouvernance archaïque.

Un gouvernement d’union nationale ne peut être un slogan politique. Ce sont des actions économiques pragmatiques sur le terrain à court terme. Et, en même temps, engager des actions à moyen et long terme.

D’abord fonder un Etat de droit, avec séparation des pouvoirs, justice indépendante, « redonner la parole au peuple pour qu’il exerce sa souveraineté ». Le fossé entre ceux qui décident et ceux qui exécutent est grand. La confiance a déserté le terrain du politique. Une gouvernance avisée exige des organes indépendants souverains et la fin de l’autoritarisme.

Un gouvernement d’union nationale ne représente pas seulement des formations politiques, mais des idéologies et des projets de société différents. Sa constitution exigerait une démarche de concertation sociale ; sinon ce sera encore un jeu politique. Le seul consensus autorisé aujourd’hui est de s’atteler à la relance de l’économie et de l’agriculture, la protection des travailleurs, le renforcement de la santé, de l’éducation et une justice indépendante.

Enfin, une déontologie bannissant la démagogie et le populisme, en imposant que chacun a le droit de croire en ce qu’il veut, et que personne n’a le droit d’imposer sa foi, ses dogmes ou son idéologie.

O. B.

Auteur
Omar Benbekhti

 




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