27 avril 2024
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Khadidja Dahmani licenciée par l’université de Chlef pour ses opinions

Détenus d'opinion, oppression
Crédit AFP

Hormis les fils des potentats au pouvoir, personne n’est épargné par l’arbitraire dans la nouvelle Algérie version Abdelmadjid Tebboune. En l’espèce, les universitaires qui refusent le silence paient un lourd tribut.

La machine à broyer les Algériennes et les Algériens ne chôme pas. Il en est ainsi de Khadidja Dahmani, enseignante à l’université de Chlef. Elle a annoncé sur son compte Facebook avoir été licenciée de son poste par cette université en raison de ses opinions. Des opinions pour lesquelles elle est poursuivie en justice.

L’activiste a été condamnée, le 22 février dernier, à une peine de 18 mois de prison ferme, sans mandat de dépôt à l’audience. Elle avait été arrêtée, quelques jours plus tôt, avec une perquisition de son domicile familial, dans la wilaya de Chlef. Khadidja Dahmani a déjà été poursuivie et placée sous contrôle judiciaire, en 2021. Elle a été relaxée en première instance et en appel des charges retenues contre elles en lien avec outrage à corps constitué et publication portant atteinte à l’intérêt national.

11 affaires contre Mira Lokhnache

Une autre universitaire ferraille également contre l’arbitraire et la machine judiciaire. C’est Mira Mokhnache, enseignante à l’université de Bejaia et militante active de l’identité amazighe. Elle fait face à 11 affaires. Toutes aussi absurdes les unes que les autres, fabriquées de toutes pièces pour servir de moyens de pressions et d’usure contre cette femme debout.

Mira Mokhnache condamnée pour célébration du printemps berbère !

Hier, Mira Mokhnache annonçait aussi sur sa page Facebook, seul lieu d’expression libre en Algérie : « Encore un nouveau procès politique ! Ma onzième affaire ! On me convoque, au tribunal correctionnel d’Amizour, pour le 26 mars 2024 Je continue à marcher, à dire, à porter mes idées haut et fort, …. comme une promesse à tous les militants politiques qui souffrent et qui ont tout sacrifié ! » Elle ajoute : « Parmi ces souffrances, mon frère de lutte Rahim Touati de Bouandas, qui en essayant d’échapper à une arrestation, avec perquisition très violente chez lui, il a pris le chemin de la mer et on n’a plus entendu parler de lui. »

Ces universitaires font partie de ces Algériennes et Algériens qui ont rejoint les millions d’Algériens sortis en février 2019 pour exiger le départ du clan Bouteflika et un changement profond du système de gouvernance en Algérie. C’était ce mouvement de dissidence inédit appelé le Hirak. Mal leur ont pris. Après quelques jours de luttes de pouvoir impitoyables en haut lieu, le système hybride qui dirige l’Algérie d’une main de fer a eu le temps de se réorganiser pour mener une répression impitoyable. C’était une question de survie pour lui.

Ils sont plus de 200 prisonniers d’opinion à croupir dans les prisons algériennes. Toutes les semaines des citoyens sont arrêtés pour leurs opinions sur les réseaux sociaux. Certains sont condamnés. Des milliers de citoyens sont sous interdiction de quitter le territoire nationale. Il est indéniable que ce mandat présidentielle de Tebboune restera comme celui le plus répressif et le plus sombre de l’histoire de l’Algérie indépendante.

Sofiane Ayache

 

2 Commentaires

  1. ou sont les millions qui sortaient dans la rue? Chaab el maw’id comme disait l’autre. Triste tout le monde court après un sachet de lait et oublie sa libérté

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